la fabrique sensible
minuscule fabrique d'éditions de livres d'artistes, Arles
Les matons
2024
La Bande à René invite la fabrique sensible
le vendredi 6 septembre à 18h30 à l'Atelier de reliure
pour la présentation du livre
LES MATONS : JB001... On a marché sur la lune
OÙ
Atelier de reliure XXI, 21 rue Porte de France, Nîmes.
QUAND
vernissage vendredi 6 septembre à partir de 18 h
à voir le vendredi 6, samedi 7 et dimanche 8 septembre de 12 à 19 h
CONTACT
Marielle Barascud + m.barascud@wanadoo.fr + 06 86 94 14 22
Petit rappel… Mais La Bande à René, c’est qui, c’est quoi ?
C’est une bande qui fabrique des événements liés à l’édition. Logique, c’est dans un atelier de reliure que ça se passe ! Oui, l’édition, mais XXL l’édition ! Estampes, pochettes de vinyles, livres d’artistes, tee-shirts, fanzines, etc.C’est une bande qui fabrique des événements liés à l’édition. Logique, c’est dans un atelier de reliure que ça se passe ! Oui, l’édition, mais XXL l’édition ! Estampes, pochettes de vinyles, livres d’artistes, tee-shirts, fanzines, etc.
À l’occasion de chaque événement, l’artiste invité fabrique une édition vendue à un prix modique pour que perdure l’aventure de la Bande à René. Il est encore temps de commencer la collec’ de l’Édition R : tous les exemplaires sont en vente à l’atelier de reliure XXI, lieu de l’événement.
Pour débuter la saison, La Bande à René est très heureuse et touchée d’accueillir la maison d’édition arlésienne La Fabrique sensible, « minuscule maison d’édition » comme elle se définit elle-même, spécialisée dans le livre d’artiste. Pas si minuscule que ça ! Depuis que l’aventure menée par Francine Zubeil a débuté en 1999 à Marseille, la liste de ses publications toujours fabriquées en étroite collaboration avec chacun des artistes ne cesse de s’allonger.
Aujourd’hui, c’est un livre des Matons qui voit enfin le jour.
Enfin parce que Les Matons, Hélène Fabre et Christian Bonifas, échafaudaient ensemble le projet de cet opus dès 2021. Christian, Mickey pour les intimes, en a poursuivi la construction seul en raison du décès prématuré de sa partenaire de jeu à la fin de cette même année.
Partenaire de jeu… Des myriades de jeux mis en scène à 2 dans les castelets secrets des cabines de photomatons croisées au hasard de leurs pérégrinations.
La simplicité, l’évidence des propositions claquent toujours. Les images des Matons ne sont « que » des propositions. Chacun peut repartir avec, ou pas, seul ou en bande, et les transformer encore à sa guise, porté par l’énergie subtile, imaginative et puissante qui y circule et animé par leur enthousiasme communicatif.
Chaque proposition est un voyage.
L’ouvrage est accompagné d’un 33 tours reprenant une fine sélection d’enregistrements du répondeur téléphonique des Matons sur une durée de 10 ans, une idée toute matonesque ! La variété des tons, des rythmes, des scansions, des tessitures, du fond des messages, des couleurs des voix sont une parfaite illustration des images des Matons. Ils en sont même la bande-son, un plus qui nous plonge encore plus profondément dans leur/notre univers drolatique.
À l’occasion de la présentation/dédicace du livre Les Matons, La Fabrique sensible présentera une sélection de ses ouvrages.
Unis vers l’uni
Natifs des rives de l’Orb à Béziers à l’époque des invincibles, Hélène Fabre et Christian Bonifas se trouvent au millieu des années 80 au sein de l’école d’art de Nîmes.
Comprenant trop tard leur inadaptation aux codes des cercles artistiques ils trouvent refuge dans une cabine de photomatons en gare de Sants à Barcelone, utilisant cette machine à explorer tel le docteur Who pour se téléporter dans de multiples univers.
Ils se présentent depuis ce jour comme matons, le préfixe photo les troublant.
Ils approchent lors de leurs déplacements une infinie variété d’extraterrestres aux us et coutumes étranges donnant lieu à des échanges parfois complexes (traduction en cours) et le plus souvent drôlatiques.
Ne leurs dites pas que les êtres qu’ils côtoient lors de leurs explorations ce sont eux, ils vous détromperont en affirmant comme David Vincent à propos des envahisseurs qu’ils les ont rencontrés, mais contrairement à Vincent « ces êtres étranges venus d’une autre planète » sont pacifiques.
Semblables au deux flocons de la plus petite tempête de neige jamais recensée de Richard Brautigan, Les Matons tourbillonnent et disparaissent avec la même constance.
A l’image des invincibles, Les Matons ont toujours gardé l’esprit aventureux des amateurs.
Avertissement :
Les personnages et les situations de leurs récits étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite.
LES MATONS
« Le secouement de ce rire, c’est corporellement la bousculade des os et des muscles désagrégés par la vague d’angoisse et d’amour panique pénétrant l’intime intérieur du dernier atome. » René Daumal, La Pataphysique et la Révélation du Rire, in L'évidence absurde, Gallimard 1972
.
Sur un canevas simple et contraignant, celui de l’espace de la cabine de photomaton, Les Matons ont créé des univers entiers et développé des histoires courtes et passionnantes, un peu comme les musiciens de jazz, griots des temps modernes, déploient chacun leur version de ce conte qu’est le thème présenté au début de chaque morceau.
Les Matons jouent avec facilité et virtuosité des signes, qu’ils soient réfléchis ou spontanés, pensés ou portés par le hasard, et ils leur rendent un peu de cet espace de jeu qu’ils ont souvent perdu dans la signalétique de l’image. Ils leur rendent liberté et humour.
Dans leurs photos s’entrechoquent les références aux cultures populaires pour donner naissance à une poésie de l’instant. Il y a à la fois une logique de l’idée et un court-circuit de la forme grâce aux détournements, tant des objets choisis que de la cabine elle-même. Un télescopage drôle et sensible, généreux (le nombre de clichés qu’ils ont réunis au fil des ans) et tragique (le temps qui passe devenant presque palpable simplement en juxtaposant deux clichés). Ils sont les Opalka biberonnés à Mad magazine.
Leurs photos, leur accumulation, dépassent de loin l’archivage, l’objectif temporel, historique, voire culturel. Prophétiques, elles transcendent par leur apparente simplicité et leur fantaisie spontanée tout le conformisme auquel sont réduits aujourd’hui les emplois des photomatons. « Dégagez votre visage, ne souriez pas. » Leurs œuvres entrent dans une dimension mythique et subversive, ou l’humour s’immisce au sein du système rigide et figé pour le pervertir et le détruire de l’intérieur, par étouffement, à l’instar des pages empoisonnées (dans lesquelles il est d’ailleurs question d’humour) qu’avale Jorge, le moine aveugle, à la fin du Nom de la Rose. Si le rire de Jorge s’étouffant avec les pages d’Aristote est malveillant, celui des Matons n’est jamais méchant ou effrayant, bien qu’il ne soit pas naÏf ou simplement joyeux. Ils commentent et revisitent la BD, la musique ou le cinéma, parfois avec révérence, parfois avec une gentille ironie, mais jamais avec cynisme. C’est ce qui les différencie de bien des artistes de leur génération.
A force de se prendre en photo au fil des ans, les Matons sont sortis de leur propre image, ils se sont évadés du narcissisme et ont abandonné l’unité de l’égo au profit d’un multiple cohérent. Ils sont des maîtres zen de l’humour et de la poésie. Les autoportraits des Matons nous regardent nous prendre au sérieux. Ces mises en scène sont une façon de “nous” rire, de nier et de rejeter les auto-conceptions. Leur force poétique souligne la route désespérée de la course contre nous-mêmes que nous avions perdue d’avance, et leur humour nous désentrave. Cette attitude est un sabotage face au sérieux, à l’ennui et au dérisoire de la société moderne. Vincent Capes
Un petit clin d'œil à l''affiche que Les Matons avaient réalisé en 1991 pour le réseau Mupi Decaux. Un projet des éditions l'observatoire, Marseille
Jean-Blaise Picheral
si vous désirez
acheter un livre,
envoyez un chèque
du montant du livre
à
La Fabrique sensible
22 bis bd Emile Zola
13200 Arles
ou
par Paypal
pour suivre
l'actualité des artistes,
consultez leur site